Hommage à Claude Mercadié

Claude Mercadié nous a quittés le lundi 21 septembre 2015. C'était un homme au physique de rugbyman, à la peau bronzée au soleil du Sud et d'Ibiza, à l'accent de Provence. Il disait écrire du théâtre sans savoir qu'il était un grand auteur de théâtre.
Il m'avait confié un manuscrit, Ute Kayser ou l'improbable pardon que je dévorai. Je sortis de cette lecture bousculé, émerveillé. Cette pièce est une urgence. Dans la même collection, nous avons publié la Confession, drame terrible sur la foi, l'agnosticisme, la quête de sens. Ses conseils doux, ses remarques calmes et enjouées participèrent de nos causeries toujours stimulantes. Il manifestait de la reconnaissance alors que j'en éprouvais tellement pour lui et pour son magnifique théâtre : nos rêves s'échangèrent.

Claude nous laisse la responsabilité de ses pièces : qu'elles soient lues, jouées. Pour ce théâtre-là, il n'y a ni amateurs ni professionnels, ni privés ni subventionnés : seulement du cœur.

 

Merci Claude!



Christophe Mory

Editeur et Directeur de la librairie théâtrale


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Commentaires: 10
  • #10

    Paquier Anne (dimanche, 20 décembre 2015 19:59)

    Pensées émues.
    Souvenirs intenses.
    Catin toujours vivante en mon cœur.
    Catin .... lue et relue tant de fois.
    Merci Claude pour tes mots, tes paroles.
    Merci d'avoir su, d'avoir pu donner au théâtre ce texte si sincère et si vrai.

    Merci à Marie Line, à Yves Patrick, à Marian et à tous les autres ... à la technique, à la sono
    Merci pour Avignon 2013.

    Une fidèle. Anne






  • #9

    Yves Patrick GRIMA (lundi, 28 septembre 2015 13:08)

    Un auteur vit par ses écrits.
    C'est précisément là où nous (gens de théâtre ou de lettres) avons une responsabilité afin de poursuivre notre relation avec Claude Mercadié.
    Il faut lire ses pièces, ses romans. Il faut faire découvrir ou redécouvrir ses œuvres. Il faut continuer à donner vie à ses personnages et à travers eux, à leur créateur. Il faut continuer à tisser le fil qui nous lie à son univers... Parce que cet univers est riche, riche d'Histoire avec un grand H, riche d'histoires tout court, riche de romanesque, riche de "coups de théâtre", riche d'humour souvent, de justesse toujours. Son univers foisonne, captive, surprend et nous renvoie à chaque fois à nous-mêmes, parce qu' on ne peut s'empêcher de s'identifier spontanément à ses personnages. C'est une constante dans son œuvre !
    Claude Mercadié est un vrai conteur, amoureux de théâtre, donc de partage, donc généreux. Quelle que soit l'histoire qu'il nous donne à vivre, il nous met en situation et nous laisse à notre propre réflexion, à nos propres choix. Il a eu cette sagesse et ce courage de poser les questions essentielles, d'argumenter sous différents aspects et de permettre au lecteur, au comédien, au metteur en scène de se construire sa propre conviction. La force de Claude est de démontrer que toute "vérité" est relative, qu'elle est très rarement universelle et qu'il il nous faut, malgré tout, comprendre et accepter la nécessité du "vivre ensemble", la nécessité du respect d'autrui.
    Claude, curieux, généreux, érudit et passionné, nous laisse une œuvre exceptionnelle par sa variété. Son sens du romanesque nous fait véritablement voyager et nous permet ainsi de prendre suffisamment de recul face aux événements. Il a abordé tous les registres : l'Histoire (la guerre d'Espagne, la seconde guerre mondiale, le second Empire, les ravages des campagnes Napoléoniennes...), la Société Moderne (les lobbies, la science, la drogue, le Sida...), la Religion, la Spiritualité, la Famille, les Amis, l'Amour bien sûr (mais au fond, toutes les histoires sont des histoires d'amour)... Et, une seule fois il a écrit sur lui ou plus précisément sur les premiers mois qui ont précédé sa naissance... Un magnifique hommage à sa mère, à la fois plein de pudeur et de force.
    Claude Mercadié était un homme attachant. Le lire est un cadeau.

  • #8

    Jacques Chazarain (lundi, 28 septembre 2015 10:44)

    On a perdu un homme remarquable, mais je tiens à dire à Anna et à tous ses proches, que l'auteur de théâtre continue à vivre car à chaque représentation, l'esprit de Claude est présent dans la salle.

  • #7

    Maître Vicenne (samedi, 26 septembre 2015 18:19)

    Monseigneur,
    Sous votre plume, j’ai bravé cent périls, affronté mille ennemis, traversé des pays. J’ai connu la peur, rencontré l’Amour, j’ai aidé mes amis. J’ai aussi été ridiculisé ! Merci Monseigneur !!!!

    A tous ces moments vous êtes avec nous Monseigneur, nous prenons vie pour illustrer vos idées, pour vivre votre imagination, pour partager votre humeur : Nous rions, nous crions, nous pleurons …nous aimons. Nous partageons vos émotions. Votre plume est sur scène à chaque représentation, elle est notre décor Monseigneur ! Nous la suivons à la trace, elle nous guide et nous inspire. Lorsque Dieu nous permet parfois de nous en éloigner, il nous tarde toujours de la retrouver car très vite vous nous manquez Monseigneur !
    Permettez-moi une confidence … Je me croyais savant ! Savant et érudit. Je croyais savoir qui j’étais Monseigneur ! Vos aventures m’ont appris à me découvrir ! Quand la lueur du chandelier éclaire mes écrits, je vous vois, vous êtes là… au dessus de moi, au dessus de votre plume …. Vous riez Monseigneur ! De ce grand sourire qui ensoleille votre visage et qui réchauffe nos cœurs. Riez de bonheur Monseigneur car vous me faites aimer la vie !
    Merci.

  • #6

    Laurent (samedi, 26 septembre 2015 18:12)

    Claude était un homme rempli de simplicité et d’humanité. Il n’était pas nécessaire de le connaître beaucoup pour l’apprécier énormément. J’en garde le souvenir d’un homme solaire: lumineux par son sourire, étincelant par son regard, chaleureux par ses paroles. Merci Claude pour votre soutien, votre gentillesse et vos encouragements. J’aurais tellement aimé partager davantage avec vous …

  • #5

    Claudie Lemonnier (samedi, 26 septembre 2015 17:25)

    Toutes nos condoléances pour cette triste nouvelle en espérant que votre compagnie continuera de proposer de belles pièces malgré cette absence...Bien amicalement CLAUDIE

  • #4

    Christophe Mory (samedi, 26 septembre 2015 17:23)

    Nous venons de perdre l'un des meilleurs auteurs, le plus humble sans doute, un homme pétri d'humanité. Bravo à la Compagnie de l'âne vert d'avoir si magnifiquement créé ses pièces. A quand un festival Mercadié? Car il ne nous quittera jamais.
    Chaleureusement.

  • #3

    M.José Cortés Soroptimist (samedi, 26 septembre 2015 17:22)

    C'est une triste nouvelle pour sa famille mais aussi celle du théâtre. Recevez mes sincères condoléances.

  • #2

    Marie Line (samedi, 26 septembre 2015 17:20)

    2002 année de notre rencontre
    Claude Mercadié, immense bonhomme au pull rouge entre dans la salle pour la première de "LA CATIN DE VENISE"
    Comme nous avons le tract devant toi, nous modestes comédiens..... Quelle émotion partagée alors par le public et nous, quand à la fin de la représentation tu t'es levé, les larmes aux yeux en disant : "Je viens de voir ma pièce telle que je l'avais écrite".
    Ces larmes de 2002 sont aujourd'hui les miennes.
    Claude Mercadié, homme si prévenant, curieux, attentif, sachant parler à chacun d'entre nous avec simplicité.
    Tous ces festivals que nous avons vécus ensemble, toi dans la salle, nous sur la scène en réelle communion.
    Tes éclats de rire, tes coups de gueule, tes commentaires justes et précis ouvraient notre esprit, oxygénaient notre façon de penser, de regarder le monde autour de nous.
    Ces beaux moments de partage autour d'un bon repas ou d'une glace partagés entre amis
    Toutes ces pièces de toi que nous avons jouées, et toutes celles que nous aurons la joie de produire... Comme un trait d'union au-delà de "l'au delà"
    A mon tendre et si cher ami que l'absence rend encore plus présent à mon cœur

  • #1

    Marian (samedi, 26 septembre 2015 17:19)

    Monseigneur, je vivais dans les bas-fonds de Venise…vous m’avez attrapé sur une feuille blanche pour me mener vers la lumière de la connaissance, vous m’avez ouvert l’esprit puis menée à l’amour.
    Sarah

    J’étais prisonnière dans un monde de convenances, je luttais et tu m’as créée femme… femme avec des droits… femme de passion qui a su aimer.
    Lise

Message de Claude Mercadié lu par Christophe Mory à l’issue de la première  représentation de « La Confession »

Les publications de Claude Mercadié


Quelque vingt ans après la guerre, Ute Kayser tient, avec sa fille, une petite auberge dans la campagne allemande. Elles y mènent une vie triste et solitaire. Mais l’arrivée de Jacques Monnier va faire ressurgir le passé douloureux de cette femme, victime d’un viol auquel le Français avait participé. L’ancien soldat est venu lui demander pardon, mais Ute, meurtrie au plus profond d’elle-même saura-t-elle faire le deuil de sa colère et calmer la blessure, par amour pour sa fille ?

Ute Kayser, une pièce urgente au tréfond de l'humanité.

Un prêtre vieillissant dans une cure de village, entre une bonne dévouée et une population qui se déchristianise, reçoit une étrange visite : l’individu qui l’interpelle lui fait revivre un passé dont sa hiérarchie lui avait imposé l’oubli. Qui est-il ? Pourquoi ce message qui ranime au soir de sa vie le déchirement d’un pasteur, le combat condamné de sa liberté contre l’obéissance, de sa réflexion
contre le dogme, de sa foi face au questionnement?
L’homme d’Eglise a-t-il le droit de douter de son Eglise, l’individu de remettre en question les impératifs de son engagement?

La Confession, une pièce terrible sur le doute, et l'agnoticité : terriblement actuelle.

Dominique, 30 ans, joue de la contrebasse. Elle aime Zoé, 18 ans, qui joue du saxo. Zoé aime bien Dominique, mais elle aime aussi Mickey, 25 ans. Pianiste dont la drogue a ruiné la carrière, il joue de l’accordéon. Musiciens ambulants, paumés, ils font la manche dans les rues. Mais c’est l’hiver, il pleut depuis quinze jours à Paris et les rues sont désertes. Les deux femmes ont décidé de présenter leur trio à une audition de la R.A.T.P. pour pouvoir jouer dans le métro. Mickey est réticent. Il se fait attendre. La comédie (douce-amère) commence et au bout du compte, au-delà de leurs défis, de leurs rêves, de leur révolte, de leurs désillusions, la vie va les rattraper. La vie..?

Subway blues une pièce pleine de vie dans les sous-sols urbains.

Paul-Henri est le fils soumis d’une mère abusive. Il écrit des romans de gare. Sa mère, qui lui servait de secrétaire, vient de mourir. Karine, que Paul-Henri engage pour la remplacer, est jeune, compétente et délurée. Voilà donc un monde nouveau qui s’installe avec elle dans la maison et qui ne tarde pas à perturber les habitudes tranquilles de Paul-Henri, de la bonne Hermance et de Marie-Cécile, la fiancée de Paul-Henri. Ce n’est pas du goût de Maryvonne, la mère défunte. Elle refuse de disparaître et n’en finit pas de vouloir remettre les choses dans ce qu’elle estime être le bon sens…

Cécile a sacrifié une carrière de pianiste concertiste à la réussite de son époux, Henri, brillant professeur d'Université, auteur de nombreux livres et traités, candidat à l'Académie française. Elle ferme les yeux sur les frasques d'un homme qui accepte mal le vieillissement. Mais voici qu'Henri s'éprend d'une de ses élèves et souhaite divorce. Et d'un coup, rebondissements et révélations s'enchaînent, impliquant Max, l'ami de la famille, infatigable complice et confident, Héloïse, la petite-fille blessée par la vie, sous les regards ahuris d'une relation plus ou moins bienveillante. Une comédie contemporaine ironisant sur les excès ou les délices (?) d'une époque que la tolérance conduit à des situations inattendues.